Retour de l'Autopsie de Laurent Boutonnat

Publié le par Pénéloppe Eddo


Avis aux aficionados du Maître : l'excellent site de Jodel consacré à Laurent Boutonnat (sa vie, son oeuvre, sa pipe) est de retour après une période de sommeil. Ainsi, la page éditorial a été réactualisée (à signaler même si je ne suis pas d'accord avec la moitié des propos tenus cela dit ^^ mais cela s'appelle faire de la politique farmérienne ;)
En prime : "Un nouveau moteur de recherche boutonnien a été installé à la page 'docteur' ainsi qu'un flux RSS (pratique pour être au courant des mises à jour si vous utilisez un agrégateur)
http://jodel.saint-marc.club.fr/index.htm

 Un groupe "Autopsie de Laurent Boutonnat" vient également d'être créé sur Facebook, en attendant une exclusivité à la prochaine mise à jour de l'Autopsie..."

Publié dans lachouetteblanche

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D
<br />  Il n'est pas du tout question de « pratiquer le glauque à outrance », Laurent Boutonnat n'a de toute façon jamais été un Sam Raimi. Or, La frontière de l'animé et l'inanimé (Sans Contrefaçon, Maman à tort), du vivant et du mort (Pourvu qu'elles soient Douces), le facile passage de l'un à l'autre (Libertine, Sans Logique), les liens entre eux (Plus Grandir, Regrets), ou les fantômes qu'ils laissent (Giorgino), sont ce qui caractérisaient le fond du cinéma de Laurent Boutonnat, ce qui en a constitué la 'part essentielle'.     Un exemple : En décidant de ne pas suicider Lina (Jacquou le Croquant) comme dans le roman d'origine, qui-plus-est sans la compenser par un élément de fond, non seulement Boutonnat adapte librement le livre -ce qui est tout à fait son droit- mais il le contredit, et, oserais-je dire, se contredit lui-même. Car qu'est ce qu'un Laurent Boutonnat qui a perdu ses obsessions, ses objets de réflexion ? Un faiseur. On peut certes évoluer, mais vers quoi ? Qui peut définir aujourd'hui ce qu'est le fond du cinéma de Laurent Boutonnat ? Ce qui l'anime, ce qui l'obsède ?<br />    Pénéloppe se questionne sur l'intérêt de faire du cinéma qui « ne va attirer que 10 000 spectateurs ». L'intérêt est simple : rester un auteur libre de ses choix. Si chaque artiste, en créant, mettait la question de la masse de l'auditoire avant les autres, il ne resterait du cinéma français que les comédies familiales, du théâtre que le Boulevard, de la littérature que Marc Levy et Guillaume Musso.     Pourquoi, alors, ne pas interdire les films d'auteur ? Cette idée me vient après la lecture d'une autre assertion qui prétendait « compenser la longueur d'un film par la densité du scénario » -Visconti et Tarkovski accrochez-vous à votre tombe-. On me répondra qu'en finançant Giorgino lui-même, Laurent Boutonnat s'est permis un cinéma d'audace qui a considérablement grevé le budget de ses films suivant. Et c'est l'erreur économique de Giorgino : si Boutonnat n'a trouvé que lui pour mettre 1,2 Millions d'Euros sur un film d'auteur de trois heures parlant de la première guerre mondiale, ce n'est pas un hasard, c'est du suicide.    Car en récrivant un minimum les séquences les plus couteuses, sans convoquer des acteurs américains, sans reconstruire un village tout entier, Giorgino aurait pu coûter beaucoup moins cher. Certes, le film n'aurait pas été ce qu'il est aujourd'hui ; et c'est pourquoi Giorgino restera l'outil de suicide le plus classieux qu'ai pu s'offrir un cinéaste.<br />    Pénéloppe ajoute pour finir que « faire du cinéma est un métier [dont il faut] parvenir à vivre ». Par cette phrase, elle décrit -sans doute sans le vouloir- ce qui fait la différence entre un artiste et un faiseur :Ll'artiste considère le cinéma comme un exutoire, le faiseur comme un moyen de subvenir à ses besoins.Jodel. <br />
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L
L'edito est d'une violence inhabituelle et à mon avis bien exagérée (le titre est très très dur). Néanmoins, si cela pouvait avoir le mérite d'ouvrir le débat sur la baisse vertigineuse d'ambition artistique de Mylène et Laurent depuis 95, ce serait bien et fortement interessant.
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B
pour ma part, c'est sa critique de "Anamorphosée" qui m'avait fait halluciner, et je lui ai dit, d'ailleurs ! lol c'est ça qui est bien avec les Boumies... leur oeuvre suscite toutes sortes d'interprétations différentes, parfois radicalement opposées !
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S
Jodel est une personne très intélligente et cultivée mais qui a une idée très arrêtée sur les choses qu'il juge qu'à travers ses propres références. Mais parfois je trouve son jugement très intolérent et très hermétique. J'ai longtemps cru comme lui que Mylène était un "objet" crée par Boutonnat, mais avec le temps et un peu plus de recul je me suis fait à l'idée que Mylène est tout aussi intélligente que Boutonnat et que leur réussite est vraiment commune. Ce qui a fait la différence c'est que Mylène est toujours restée très discrète sur ses références, ce que Boutonnat n'a pas fait par le passé.
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A
Et autre chose : Giorgino a été un échec commercial qui a financièrement coûté très cher à Laurent qui y avait investi pas mal de ses propres deniers (c'était une grosse production). Or, si un réalisateur fait un film qui n'est pas rentabilisé, non seulement il lui faut s'en remettre, mais en plus, à l'avenir, il aura de plus en plus de mal à trouver les fonds nécessaires. Or, faire du cinéma, c'est un métier, et le premier but d'un métier, c'est de parvenir à en vivre. Être un réalisateur "maudit", c'est lourd à porter, tout de même, surtout si, au bout du compte, toutes les portes se ferment et qu'on ne parvient plus à l'exercer. Ce n'est tout de même pas ce qu'on souhaite à Laurent !Giorgino est un très beau film avec, malheureusement, deux très gros défauts : la longueur, qui n'est pas compensée par la densité du scénario, et une certaine complaisance dans la noirceur. J'ai eu vraiment beaucoup de peine pour lui car après les longues années qu'il avait passées à le préparer, le tournage qui avait eu lieu dans des conditions climatiques très difficiles et l'attention très pointue qu'il avait apportée au réalisme historique (jusque dans les prénoms, les photos, les affiches, les moindres détails), il ne méritait vraiment pas ça.Laurent a beaucoup de talent et celui-ci ne s'exprime pas nécessairement qu'à travers des choses funèbres.
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P
<br /> Je plussoie ;)<br /> <br /> <br />