[Canardage] critique du nouveau MF et vous n° 19

Publié le par Pénéloppe Eddo

 ah aaaaaaaah !

Oyé gentes dames et beaux messieurs fans de Mylène et en manque de presse, rassurez vous le Mylène Farmer et vous n°19 est sorti il y a quelques jours. Rappelons la situation de ce journal : depuis cet été, ce titre de la presse farmérienne est devenu le seul sur la place publique que les fans de Mylène peuvent se procurer, désormais pour la somme de 15 euros. Est-ce l'effet crise d'avant présidentielle ? Le temps ? Toujours est-il que, depuis sa parution, il ne s'est pas passé une journée sans que je lise ou entende des critiques sur ce journal à commencer par mon buraliste. L'anecdote vaut d'être comptée ...

Arrivée à la caisse, je lui tends la revue et j'entends aussi sec un sonore "Quoi ??? 15 euros ? ca vaut 15 euros ce truc là ? Eh ben la Farmer elle s'en met pleins les poches ! les fans se font rouler !!!! je suis pas fan mais tout de même 15 euros". Partagée entre le désir de lui dire de faire son boulot et d'encaisser mon argent et de se taire, et de lui demander s'il critiquait aussi l'achat des revues pornos du bourgeois du coin, je me lance finalement dans une brève explication "non mossieur vous vous trompez Mylène n'y est pour rien là dedans elle ne touche rien, cette revue est faite par un collectif de personnes qui n'ont rien à voir avec elle" ... le buraliste m'a regardé d'un air incrédule et pour étayer ma démonstration je lui montre les crédits et lui explique l'absence de liens avec Mylène. Son regard prit alors une couleur encore plus grise, tellement mon explication lui semblait incroyable ...

Mon buraliste avait-il raison de critiquer mon achat ? Après avoir lu la revue je pense pouvoir affirmer que oui, hélas oui, il avait raison ... Certains défenseurs argumentent en expliquant que la presse spécialisée coûte chère, que les photos Farmer coûtent chères. A cela je dis "stop" ! Un regard sur les étals du marchand de journaux suffit à repousser cette idée d'un coup. Les revues spécialisées coûtent toutes entre 4 et 8 euros selon le titre et l'épaisseur, la moyenne constatable étant aux alentours de 5,50 euros. je parle là de revues luxueuses offrant une iconographie riche des articles de fond et un travail de documentation précieux, que ce soit la revue Saveurs, Archeologia ou encore Rugby Passion, histoire d'en citer quelquesunes parmi les plus luxueuses ....Les photos publiées ne coûtent pas chères dans ce numéro si on excepte la couverture signée Claude Gassian, qui n'a pas la réputation d'être l'abbé Pierre niveau tarif. Le reste est constitué de clichés signés Marianne Rosensthiehl (époque dance remixes), de vues sur les Minimoys et du film Jacquou le Croquant déjà disponibles sur le net ... Quant à la maquette globale elle comporte deux défauts majeurs : d'une part, l'intégration d'une double page de pub malvenue en plein milieu d'une interview de Mylène (certes peu folichonne à suivre mais jamais publiée) et d'autre part, la page de pub située en fin de magazine laisse un arrière-goût de .... de .... comment dire ? Mettre sur une même page les publications liées à Madonna et à une alcoolique repentie, autrement dit le mélange des genres, me choque personnellement (suis-je trop sensible ou pas assez into the groove de la publication branchée ?). La seule vraie bonne idée de la nouvelle maquette consiste au dépliant en 2x4 des photos "dance remixes" mais c'est tout .... Mais qu'est ce qui peut donc coûter aussi cher dans ce magazine ? serait ce le papier fabriqué à la main par des dentellières de Calais ? Le prix des piges des collaborateurs (compris entre 200 et 500 euros d'après nos infos) ? je ne sais pas,  je m'interroge ....

Et les mots vous demandez-vous ? C'est là que le bas blesse plus que tout, tant le contenu est inégal. le bilan effectué sur Music Videos IV est juste et reprend tous les arguments déjà développés sur le net. Les interviewes raviront les amateurs des coulisses, mais, hélas, il devient redondant de lire essentiellement que "Mylène est gentille et naturelle et loin du mystère". Quant aux questions posées elles ne brillent malheureusement pas par leur pertinence ni leur sens de la recherche ( Mylène par rapport à Johnny c'est comment ? qui vous a appelé pour le concert ? Vous aimez l'univers musical de Mylène ?) Prenons l'exemple des choristes : il aurait été juste de leur demander quel travail vocal est effectué avec Mylène et comment se positionnent-elles durant le show ou quel jugement critique portent-elles sur la voix de Mylène ? Point de cela ... juste des questions/réponses lisses. Mention spéciale à l'interview de Mark Fisher pour laquelle on sent un rapide échange par mail derrière cela...la seule exception reste (pour l'exellence) les interviewes d'MHC et du tandem Enzo Mori et Stephan Clark, menées par Yann Chaudier (Ygreck pour les pros du net), l'ultime bonne idée étant le lexique qui illustre la fin de son travail.

Mais le pompom du pompom (pampampamdadadam)  qui décrédibilise le numéro (et fait regretter les 15 euros) est, sans conteste, la très traumatisante et très ridicule rétro signée Richard Wagner (non crédité serait-ce une erreur d'impression et faut-il comprendre qu'il s'agit en réalité de Julien Wagner, rédacteur en chef de ladite revue ?) consacrée à Giorgino sous forme d'interview des personnages du film. Le sommet est atteint dans la caricature de l'abbé Glaise, pédophile non-avoué sur la fin de cette mauvaise plaisanterie littéraire, à moins que le personnage de Catherine ait été le plus mal compris de l'affaire. Comment retenir un cri d'effroi lorsque l'auteur lui fait reprendre "aime" sur un ton hystérique ? Je crois que nous n'avons pas vu le même film ni que nous avons la même idée du personnage de Catherine ...L'humour oui, mais le mauvais goût et la plume trempée dans la pâte Playskool non ...

Décidément, Giorgino reste un film maudit jusqu'au bout ...

Publié dans lachouetteblanche

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